Par Daniel Guinier
Ancien expert devant la Cour pénale Internationale de La Haye, chargé d'enseignement universitaire et conférencier.
La Terre souffre et notre maison brûle…
Le titre de ce paragraphe fait référence à la phrase liminaire : ”Notre maison brûle et nous regardons ailleurs…”, du discours du président de la République Jacques Chirac lors de l'Assemblée plénière du 4ème Sommet mondial sur le développement durable, à Johannesburg, le 2 septembre 2002
Comment en douter encore quand, en juillet 2022, les pays européens du Nord comme ceux du Sud ont été confrontés à des vagues de chaleur extrêmes, des sécheresses sévères affectant les sols et les cours et réserves d’eau, entraînant de vastes incendies, avec des impacts inquiétants notamment sur la santé publique et l’économie.
La température a dépassé 39 °C à la pointe de la Bretagne, tout comme au Royaume-Uni avec 40 °C atteint à l'aéroport d'Heathrow. En Belgique, la pluviométrie est la plus basse depuis près de 140 ans. De nombreux feux de forêt, de plus en plus fréquents, se répandent dans de nombreuses régions, en Allemagne, en Autriche, en Tchéquie, en Autriche, au Danemark, etc., et pas seulement dans le sud de la France, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Grèce, etc., difficiles à maîtriser, ravageant des dizaines de milliers d’hectares (plus de 50 000 hectares de surfaces brûlées en France de janvier à août 2022), malgré les moyens actuels mis en œuvre. Paradoxalement, il est constaté la multiplication des orages et le renforcement des ouragans et des tempêtes tropicales, ce qui provoque des inondations, et des épisodes de froid intense dans l’hémisphère Nord causées par un étirement du vortex polaire.
Cette situation, qui semble devenir la norme, pourrait même s’aggraver et s’étendre pour toucher l’humanité tout entière, et même devenir irréversible, en référence aux théories sur l'état critique, du chaos et des catastrophes. Il serait temps de prendre le problème à bras-le-corps et d’appliquer enfin les directives d'adaptation au changement climatique au niveau mondial, pour préserver le futur. Les écosystèmes terrestres et marins sont touchés, des mégapoles côtières autant que les sommets montagneux sont atteints…
Pendant des décennies l’existence du réchauffement climatique a été ignorée et sujette à de vives polémiques, particulièrement entre 2004 et 2010. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, tout au moins au sein de la communauté scientifique et du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui regroupe 195 États membres de l’Organisation des Nations-Unies, avec, pour mission, ”d’évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les risques liés au réchauffement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation…”.
L'accord de Paris sur le climat, adopté en 2015 et ratifié en 2016, visant à accroître la capacité des parties à s'adapter aux impacts du changement climatique avec des financements suffisants, prévoit de limiter l'augmentation de la température moyenne de la planète en dessous de 2 °C. Confirmant les premiers résultats du GIEC de 2014, ceux de B.T. Santer et al., parus dans la revue Science en 2018, concluent que les activités humaines contribuent au dérèglement climatique. L'anthropocène, époque où l’influence humaine est la principale force de changement sur Terre après les forces géophysiques, s’est accéléré depuis la révolution industrielle avec de plus en plus d’excès. En effet, l'humanité avait d'ores et déjà consommé l'ensemble des ressources que la planète peut régénérer en un an dès la fin juillet 2022, ce qui en 1970 n’était constaté que le 29 décembre.
Les débats portent maintenant sur les conséquences, qui, pour la plupart, risquent de se révéler négatives, et sur les actions à mener pour lutter contre, remettant en cause des choix politiques passés sur divers plans : socio-économique, technique, industriel, etc. Si la fonte des glaces et du permafrost peut ouvrir l'accès à de nouvelles terres arables, à plus de ressources minières et énergétiques, et à de nouvelles voies maritimes, la géographie côtière sera modifiée par l’élévation des niveaux des océans, au point de rayer des milliers d’îles de la carte. D’une façon générale, des phénomènes météorologiques extrêmes sont récurrents, pouvant développer des zones désertiques ou au contraire des inondations fréquentes, et ainsi provoquer des exils massifs touchant divers continents.
Après les dirigeants, le grand public prend maintenant conscience que la Terre souffre du dérèglement climatique. Des chaleurs brûlantes sont maintenant responsables de la fonte des glaciers et des pôles, délivrant ainsi des centaines de milliards de tonnes d’eau douce chaque année, ce qui à long terme pourrait élever considérablement le niveau des mers et des océans. En faisant émerger des surfaces foncées, l’absorption du rayonnement solaire accélère le phénomène de réchauffement climatique. Il en est de même de la fonte du permafrost dont la décomposition dégage massivement des émissions de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane, des gaz à effets de serre. Dans les zones sèches, cela peut conduire à encore plus de sécheresse et à des incendies dévastateurs, délivrant à leur tour du CO2 tout en étant privé de la capacité de piégeage des végétaux détruits.
En France, le phénomène progresse de façon inquiétante en 2022, dépassant les prévisions du GIEC pour 2030-2040. Dans les régions plus humides, on voit les inondations se multiplier, alors que de très fortes tempêtes se forment au-dessus des océans ainsi réchauffés. Le réchauffement global est maintenant vu relié à de telles catastrophes climatiques.
La variation du nombre d’habitants et de l’empreinte des activités humaines sont des facteurs régulateurs déterminants. Alors que le nombre d’habitants sur Terre avoisine les 8 milliards en 2022, la moyenne de l’empreinte carbone mondiale annuelle par habitant était de 7 tonnes de CO2 en 2019. Cette estimation, très liée au niveau de vie, est toutefois hétérogène d’un pays à l’autre, en fonction des revenus et de l’accès aux énergies de chacun. Selon le rapport de l’Agence internationale de l’énergie de 2020, dans le monde, le premier secteur émetteur est celui de l’énergie pour 47 %, comme dans l’Union européenne pour 39 %. En France, c’est celui des transports pour 41 %, contre 21 % pour l’énergie. Le secteur numérique représente aujourd’hui près de 4 % démissions pour le monde et 2,5 % pour la France, ce qui est certes modeste par rapport aux autres secteurs, mais en progression. Le rapport de l’ADEME-ARCEP de 2022 confirme que les terminaux sont responsables de l’essentiel des impacts environnementaux (65 à 92 %), les centres de données (4 à 20 %) et les réseaux (4 à 13 %).
Cependant, si le bilan prend en compte l’énergie consommée par les téléphones, ordinateurs ou autres, il y aurait lieu d’intégrer le cycle de vie complet de ces appareils, et d’anticiper la croissance annuelle en volume de flux et de stockage des données, en nombre d’appareils, etc., par une régulation des utilisations, des réseaux, du stockage en mode cloud dans les centres de données, et du recyclage tout en limitant l’obsolescence, pour éviter une forte augmentation de ce pourcentage.
Le rôle paradoxal des technologies et des techniques
La "technoscience", définie par certains comme une recherche scientifique axée sur l'innovation technique, est un sérieux raccourci. En effet, la science a pour vocation la construction et l'organisation des connaissances fondamentales pour aboutir à des découvertes, avant même de les appliquer à des recherches et développements, d’abord pour disposer d’inventions, et ensuite d’innovations techniques, ce qui est aujourd’hui le domaine d’excellence des startups attachées aux nouvelles technologies.
Cette segmentation a son utilité pour distinguer le progrès scientifique à long terme des évolutions techniques à plus court terme qui en découlent.
Les technologies et les techniques ont pour vocation de simplifier la vie de l'Homme en étant à son service. Pourtant, fasciné par la modernité qu'elles sous-tendent et effrayé par la complexité et l’éventualité de dérives, l'Homme doute et entretient avec elles des relations de plus en plus ambiguës au fur et à mesure de leur développement et des moments importants de l'histoire contemporaine, en particulier depuis le 20ème siècle.
A l’échelle humaine ont lieu des changements socio-économiques profonds. Sur ce point, il est essentiel de faire la différence entre nouveauté et innovation. La nouveauté découle de ce qui est original ou inhabituel dans une perception subjective, ou désigne un simple changement apporté à un produit existant qui le différencie en termes de fonctionnalités et d’avantages, tandis que l’innovation relève d’une modification fondamentale qui a un impact sur les industries connexes, sinon d’une adaptation de conformité aux normes d’un produit ou de la façon dont il est commercialisé de façon à changer radicalement le mode de fonctionnement d’un secteur. Il s’agit dans ce cas d’apporter une réponse inédite qui affecte l’organisation, les ressources humaines, les méthodes de travail, etc.
De nos jours, les nouvelles technologes de l’information et de la communication (NTIC) évoluent et se complexifient à un rythme soutenu, notamment au travers des produits commerciaux qui se multiplient. C’est le cas typique des produits multifonctionnels conçus pour plusieurs usages et utilisés pour les communications ou pour naviguer sur l’Internet. Logiquement, nous ne devrions utiliser qu’un voire deux appareils. Pourtant il n’en est rien et on assiste à une multiplication anarchique qui dépasse les seuls besoins. La croissance démographique associée à la mondialisation fait que ces innovations mises sur les marchés représente un excellent filon quand elles se répandent très rapidement. La tendance spontanée et la satisfaction de l’Homme moderne à consommer font que le mécanisme se répète quand la moindre innovation remplace la précédente au vu d’une simple incitation, avant même l’obsolescence programmée. Tout cela contribue à accroître la consommation globale d’énergie et à épuiser des ressources non renouvelables.
D’un côté, grâce aux NTIC, il est possible de travailler depuis son domicile par télétravail, ce qui permet de réduire le niveau de pollution en limitant l'usage quotidien des transports. Les NTIC sont aussi capables d’aider à la réduction de l’impact dans d’autres secteurs : agriculture, les transports et la mobilité, la logistique, la fabrication, etc. Par exemple, avec l’optimisation des connexions et des réseaux : 5G, WiFi, etc., et le recours à la réalité augmentée et virtuelle ou à l’intelligence artificielle, il serait possible de trouver des gains de temps et de productivité, tout en réduisant les impacts environnementaux. C’est en particulier le cas des opérations portuaires qui nécessitent des échanges d'informations en temps réel entre les différents acteurs du terminal.
De l’autre, les NTIC peuvent engendrer de très grandes quantités de données, pourtant guère utilisées, comme c’est le cas avec le big data et l’apprentissage profond en intelligence artificielle. Elles exigent beaucoup d’énergie, comme c’est le cas des blockchains et des cryptomonnaies, et par ailleurs des infrastructures et des contrôles supplémentaires, en particulier en matière de sécurité, et peuvent fragiliser l’ensemble, particulièrement en cas de cyberattaques massives ou subtiles.
La controverse à propos d’un Dédale contemporain
Il est commun, dans les cercles de pouvoirs, de justifier les moyens pour atteindre les fins. Aussi, quand des enjeux importants d’ordre économique et financier sont concernés, l’éthique est absente, en faveur d’objectifs réalisables, sans considération d’autre perspective et des conséquences à plus ou moins long terme. Claude Bernard ne disait-il pas que “le plus grand ennemi de l’éthique est l’argent“. Certains s’efforcent de forger une prospective selon laquelle les nouvelles technologies seront en mesure de réinventer l’Homme, d’autres pensent qu’il s’agit d’une vaine illusion, et d’autres encore suggèrent de mettre en place des garanties et des régulations adéquates.
Un retour aux enseignements de la mythologie grecque et de l’histoire de Dédale et de son obsession technologique serait bien utile pour réfléchir aux conséquences de certaines inventions. Dédale, après avoir créé le labyrinthe pour y enfermer le minotaure, s’y trouva jeté avec son fils Icare. Pour en sortir, il construisit deux pairess d'ailes avec des os et de la cire. Mais alors qu’ils s'échappaient, Icare monta trop haut et le soleil fit fondre ses ailes : il chuta dans la mer et fut noyé.
En 2018, Elon Musk a lancé une Tesla Roadster dans l’espace avec la Falcon Heavy Rocket de SpaceX. Une communication efficace et cynique à l’image de son instigateur, génératrice de buzz et de résonnance sur les réseaux sociaux. Répertoriée comme un corps géocroiseur du Système solaire, elle devrait finir sa course sur la planète la plus proche, probablement la Terre,… d'ici quelques dizaines de millions d'années, et peut-être avant, dans quelques millions d'années, absorbée par le Soleil, comme Icare s’y était brulé les ailes… Cet iconoclaste milliardaire, considéré comme l’homme le plus riche du monde, avec une fortune incertaine actuellement estimée à des centaines de milliards de dollars, que rien ne semble arrêter dans sa folie des grandeurs, fait penser à un Dédale contemporain. Architecte d’un certain improbable, il bénéficie de la vénération de chefs d’Etats et du soutien des investisseurs du petit monde des financiers de l’Olympe.
Au regard de l’abondance des nouvelles techniques et de leur convergence, il s’agit notamment de faire face au délire d’un tel Dédale contemporain qui cherche une voie pour sortir du labyrinthe sans trop s’interroger sur l’éthique de ses actions. C‘est ainsi qu’Elon Musk envisage d’envoyer des humains sur Mars dès 2024, grâce à son lanceur Big Falcon Rocket, rêvant de coloniser Mars pour sauver l'humanité : ”En devenant une espèce multi-planétaire, l'humanité s'épargnerait le risque qu'un seul événement, naturel ou qu'elle aurait elle-même causé, la fasse disparaître de la surface terrestre comme c'est arrivé pour les dinosaures".
Au-delà, de plus en plus de critiques s'élèvent pour dénoncer la part d'ombre de celui qui se revendique comme grand défenseur de la planète. Il n’a échappé à personne que les voitures Tesla à motorisation électrique ont une puissance démesurée qui n’a rien d’écologique (Tesla 3 : 510 CV de puissance totale , 670 CV pour le modèle S, 1020 CV pour le modèle X) et qu’après avoir obtenu des milliards de dollars du gouvernement américain pour leur vente, Elon Musk, demande aujourd’hui la fin des subventions aux États-Unis.
On comprend pourquoi Elon Musk a choisi de nommer sa voiture électrique plutôt ”Tesla” que ”Icare” : Nikola Tesla est autant connu comme l’un des ingénieurs les plus créatifs de l’histoire, avec plus de 300 brevets déposés, liés à plus d’une centaine d’inventions, que pour le sens très aigu de la mise en scène. Grand humaniste, il avait pour souhait de distribuer gratuitement l'électricité dans les foyers et, même, de la véhiculer sans fil ! Ses idées majeures concernaient en particulier les communications et la transmission d'énergie sans fil, ainsi que les ondes radar, et son dernier brevet, déposé en 1928, portait sur un biplan à décollage et atterrissage verticaux.
Agé de 51 ans, Elon Musk est à la tête d'un empire : Tesla Motors, premier constructeur au monde de véhicules électriques, et SpaceX (Space Exploration Technologies Corporation), Neuralink, et de Boring Company. Sa fortune provient de la Tesla qui est actuellement un grand succès industriel et financier, avec un profit de 5,5 milliards de dollars en 2021. C’est SpaceX qui contribuera principalement à sa fortune dans les prochaines années. Elon Musk rêve de créer un train en lévitation capable d'aller jusqu'à 1 200 kilomètres par heure, de relier nos cerveaux à des machines pour augmenter nos capacités, de lancer le tourisme spatial, de déployer une constellation de 42 000 satellites pour une connexion Internet en tout lieu sur la planète, etc. Tout cela sans considération des conséquences. En outre, l’existence de ces nombreux objets dans l'espace poserait des problèmes d'interférence, perturberait l’observation astronomique, et augmenterait le risque de collision.
Conclusion et prospective
Certains découvrent enfin que la Terre est un système vivant actuellement dans un état critique. Elle est malade, et épuisée, faute de soins. Il nous appartient à tous de porter attention aux signes avant-coureurs d’événements catastrophiques, pour éviter la gravité et la fréquence de ceux à venir. Si les techniques ont été et restent au service de l'Homme, certaines, fortement consuméristes, ont aussi participé à ces déséquilibres. Cette période oblige chacun à comprendre que la situation est sérieuse. Il s’agit de remettre en cause, avec raison, les habitudes de consommation et de les restreindre volontairement avant d’y être contraint. S’il est à peut prêt certain que tout sera fait pour que l’Homme puisse marcher sur Mars sans mépris de la futilité, il n’est pas certain, malgré l’optimisme, que l’esprit d’équipe naisse pour répartir équitablement l’effort exigeant pour sortir ensemble de cette situation délicate sur Terre, sans laisser croire que seule la technique pourrait le faire à notre place.
La lutte doit être portée au plan mondial par une volonté de changement profond qui fait appel à une large adhésion. Il ne s’agit pas d’affoler les populations, mais de les faire grandir. Très riches, riches ou pauvres, tous sont concernés, à titre individuel et collectif. Le chemin sera long et inégal, avec probablement de nombreux sacrifiés. C’est en tout cas la force solidaire qu’il faudrait trouver pour assurer un avenir plus serein à l’humanité.
L’ambition est d’investir massivement, à la fois pour s’adapter au changement climatique et réduire les effets des catastrophes naturelles, ce qui se justifie au seul plan économique, plutôt que de réparer les dégâts. Cela nécessite toutefois une coopération internationale sans précédent, pour que la Terre soit un lieu vivable, plus résilient aux effets que nous continuerons à connaître à retardement pendant les prochaines années, avant de pouvoir parvenir ensuite à restaurer l’équilibre. Pour l’heure, les États européens s’organisent et mutualisent les moyens de lutte comme force d’intervention, notamment contre les incendies inédits, à la fois massifs et en divers lieux, que connaît actuellement notre pays.
Il faut penser que les techniques ne nous sauveront pas seules. Il faut agir de façon cohérente sur l’ensemble des leviers à notre disposition, y compris en modifiant profondément notre train de consommation. Le défi est sérieux et urgent, avant que la situation critique ne devienne irréversible.
Les signaux s’adressent au monde entier. S’adapter est indispensable, mais peut-être pas suffisant. Nous les ignorons et continuons à regarder ailleurs… vers les vendeurs de rêve.
Il reste à méditer sur le dilemme suivant : ”Le probable est la désintégration. L’improbable, mais possible est la métamorphose” proposé par Edgar Morin, sociologue de la pensée complexe, et son éloge de la métamorphose pour éviter la désintégration du "système Terre". Parce que le maintien des valeurs dominantes actuelles serait suicidaire, il nous faudra changer au plus tôt nos modes de pensée et de vie. A la faveur de l’évolution vers une humanité plus respectueuse de son écosystème, marquant la fin de l'anthropocène, l’histoire de la Terre devrait entrer dans une nouvelle ère nommée noocène, vue comme le monde d’après, préférable au précédent, sans être pour cela le meilleur. Le terme noocène a été attribué au biogéochimiste russe V. Vernadsky, avant d’être popularisé par le paléoanthropologue français P. Teilhard de Chardin. Il concerne l’époque prédictive utopiste de l'histoire de la Terre qui commencerait lorsque l'humanité prendrait en compte son impact global sur l'écosystème terrestre et sa responsabilité à défendre toute forme de vie.
Références :
ADEME-ARCEP (2022) : L'empreinte environnementale du numérique en France, janvier2022.
Guinier D. 2002. Systèmes d'information : état critique et désastre - Dispositions essentielles mises en évidence. Expertises 263, 341-344.
Guinier D. 2021. Réseau mobile 5G : Contexte et prospective - Technologies alternatives et usages. Expertises, 466, mars, 121-124,
Guinier D. 2021. Réseau mobile 5G : Contexte et prospective - Technologies alternatives et usages. Expertises, 467, 153-156.
Santer BT et al. 2018. Human influence on the seasonal cycle of tropospheric temperature, Science, 361 (6399)
Sénat. 2020. Pré-rapport de la mission d’information sur l’empreinte environnementale du numérique.