Académie d’Alsace des Sciences, Lettres et Arts
    Académie d’Alsace   des Sciences, Lettres et Arts  

Laudations                            

Laudatio Louis Perin  6 novembre 2021, par Gérard Cardonne

 

Lorsque Louis Perin m'a demandé d'être son parrain pour lui remettre la croix de chevalier des arts et des lettres, j'ai cherché la connivence entre nos trajectoires.
D'emblée, sans être semblables, nous avions des points communs comme d’être tous deux membres de la Société des Ecrivains d’Alsace, de Lorraine et du Territoire de Belfort. Mais aussi  de l’Académie d’Alsace des Lettres, Sciences et Arts. Mais une même transhumance nous liait.

 

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Remise du Prix de Philosophie à Valentin Staebler

Pavillon Joséphine - Strasbourg, 1er février 2020


Mesdames et Messieurs, philosophes et ami(e)s de la philosophie,
Il peut paraître curieux et même paradoxal qu'un physicien émérité membre de la section”Sciences” de l'Académie des Sciences, Lettres et Arts d'Alsace se retrouve devant une docte assemblée de philosophes et ami(e)s de la philosophie pour remettre un prix de philosophie à un jeune lycéen.
C'est pourtant ce qui m'arrive aujourd'hui et j'avoue sincèrement que j'ai pris plaisir à répondre positivement à l'appel de notre Président, Monsieur Bernard Reumaux, le jour où il m'a proposé de présenter le récipiendaire du prix. Le fait mérite explication, j'y reviendrai rapidement à la fin de ma présentation.
Magré mes lacunes et mon incompétence dans le domaine j'ai lu avec grand intérêt le texte écrit et présenté au concours par le jeune lauréat, Valentin Staebler, élève de terminale littéraire du Lycée André Maurois de Bischwiller.
Avec un thème sous forme de question “Notre souci du bien-être nous rend-il malheureux?” il aborde un sujet à la fois universel et d'actualité avec beaucoup de maturité et ses réflexions nous montrent que les jeunes de notre époque savent réfléchir et se poser des questions de fond en abordant des problèmes qui concernent l'individu, la collectivité et les conséquences comportementales de la société.
S'agissant du bien-être, Valentin analyse le contenu sémantique du mot pour le confronter ultérieurement au concept de bonheur. Il relève parfaitement les aspects négatifs de l'accession à ce bien-être, la recherche d'une sérénité égoïste, de la douceur de vivre, du bien-être matériel. Sollicitée et attisée par le monde extérieur des média vantant les attraits de ce type de confort à travers une consommation effrénée, la recherche du bien-être matériel génère souvent, tant chez l'individu que dans la société dans laquelle il vit de profondes inquiétudes, des angoisses et des tensions qui mènent au résultat inverse de celui qui est recherché.
Valentin insiste sur une condition primordiale déjà exprimée dans la philosophie grecque, à savoir l'importance de la connaissance et du contrôle de soi. Il aborde la pensée des philosophes des 17ème et 18ème siècles, en particulier Pascal et Rousseau qui ont digressé sur la vanité de la recherche du plaisir facile. Il donne des exemples qui montrent comment le sens de certaines philosophies et religions peut être détourné à des fins d'intérêt matériel et cite Tocqueville pour montrer les conséquences de
l'égoïsme qui se développe dans une société d'individus tournés sur eux-même.
Pour finir Valentin pose la question centrale du bonheur et son rapport avec le bien-être: faut-il le bien-être pour éprouver le bonheur? La réponse est négative. Contrairement au bien-être souvent confondu avec la satisfaction égoïste et l'appropriation matérielle, le bonheur se trouve dans la recherche et la culture du partage, de l'amitié qui sont des qualités libératrices.
Concernant la forme, le travail est construit et structuré, facile à lire même pour un non-initié comme moi.
Il contient un certain nombre de citations d'auteurs ce qui montre que Valentin a fait un travail bibliographique conséquent.
Avant d'en finir et comme annoncé précédemment, rapidement un mot concernant ma présence devant
vous. Pour cela deux raisons :


- Valentin a fait ses études de lycéen à Bischwiller. Cela a aussi été mon cas puisque toute ma scolarité primaire et secondaire s'est passée dans cette petite ville, non pas au Lycée André Maurois qui n'existait pas à l'époque mais au dit “Collège” où tous les enseignements étaient accessibles, depuis le CP (11ème à l'époque) jusqu'à la terminale, classe de Mathématiques Elémentaires et de Sciences Expérimentales excepté .


- Valentin est honoré aujourd'hui en recevant le Prix de Philosophie. J'ai reçu il y a 61 ans le 1er prix de composition française du Département du Bas-Rhin attribué par l'Alliance Française, le Prix Albert Schweitzer, pour une dissertation française dont je ne me rappelle malheureusement plus le sujet!
Il me reste maintenant à féliciter chaleureusement Valentin Staebler, Prix de Philosophie 2020 et lui remettre le présent diplôme accompagné d'un petit capital qui lui permettra de poursuivre ses investigations philosophiques pour lesquelles il nous a montré un réel penchant et un réel talent.

 

Jean Richert
Clavaire de l'Académie des Sciences, Lettres et Arts d'Alsace

 

 

Présentation de Monsieur Jacques BRUDERER par Nicolas MENGUS 
25 novembre 2017 - Salon du Livre Colmar

 

Nous allons, à l’occasion de cette remise du Grand Prix de l’Académie d’Alsace, évoquer à plusieurs reprises le « Beau coin ».  suite ici

 

 

Présentation de Monsieur Cédric PHILIPPE par Charles WAECHTER 
25 novembre 2017 - Salon du Livre Colmar

Cédric Philippe 

Lors de la première rencontre à la HEAR avec les travaux de notre lauréat, nous avons été conquis par son auteur. Ses dessins fluides, tout en courbes, de pleins et déliés, nous invitaient à nous laisser porter par notre imaginaire.  Suite ici

 

Présentation de Monsieur Robert GROSSMANN par Gabriel BRAEUNER

25 juin 2017 - Turckheim Trois Epis

C’est un homme libre qui se présente à notre Académie aujourd’hui. Une liberté qu’il a tenté d’incarner tout au long d’une longue carrière politique à forte dimension culturelle et littéraire, ce qui, convenons-en, est assez rare dans notre pays et dans notre région. Suite ici

 

Présentation de Monsieur James HIRSTEIN par Marie-Laure FREYBURGER

25 juin 2017 - Turckheim Trois Epis

C’est avec grand plaisir que je voudrais aujourd’hui vous présenter un nouveau membre de notre Académie, tout en regrettant que, retenu par des obligations professionnelles (un colloque prévu de longue date à Naples), il ne puisse être parmi nous. Suite ici

 

Présentation de Monsieur Dominique HUCK par Bernard REUMAUX

25 juin 2017 - Turckheim Trois Epis

En vous attribuant en 2016 son Prix annuel de la Décapole, pour votre monumentale Histoire des langues de l’Alsace, notre Académie n’a pas seulement couronné ce que l’on appelle parfois, de manière admirative et respectueuse, l’ « œuvre d’une vie », mais aussi un ouvrage-clé pour la compréhension de l’Alsace d’aujourd’hui et de demain. Suite ici

 

Présentation de Madame Franziska DRAREG par Charles WAECHTER

25 juin 2017 - Turckheim Trois Epis

Françoise NICOLAS a débuté sa carrière professionnelle par un diplôme d’état d’assistante sociale, complété par une année de droit à la faculté de Strasbourg. Suite ici


 

Présentation de monsieur Rémy CASIN par Gabriel BRAEUNER

25 juin 2016, Mulhouse

 

Mais où sont donc nos bibliothécaires d’antan ? Gens érudits comme pouvaient l’être un imprimeur bâlois ou un humaniste sélestadien, forcément sélestadien, durant la même période. Maîtrisant le latin, le grec et même l’hébreu, excellent paléographe, naturellement bibliophile et connaisseur sinon collectionneur d’ex-libris, possédant évidemment le sien propre dont il aura confié la réalisation à un graveur de talent. Soyons honnêtes, ils sont devenus rares. Suite ici

 

Présentation de Madame Francine BIBIAN par Monsieur Gabriel SCHOETTEL

25 juin 2016, Mulhouse

 

Chère Francine,

 

On m'avait prévenu : « Francine Bibian, c'est un drôle de pistolet ! ». Dans cette expression, on aurait tort de ne retenir que le premier élément : certes, vos romans, vos propos, notre correspondance, le curriculum vitae que vous nous avez envoyé, sont tous empreints d'une drôlerie irrésistible. Ils illustrent à merveille cette phrase de Leopardi que vous avez mise en exergue de votre premier roman : «  L'homme qui a le courage de rire est le maître du monde, comme celui qui est toujours prêt à mourir ». Suite ici

 

Présentation de Madame Marie-Laure de CAZOTTE par Monsieur Gabriel SCHOETTEL

25 juin 2016, Mulhouse

 

Chère Marie-Laure,

 

Jusqu'à l'an dernier, je n'avais jamais entendu parler de vous. C'est un tort, mais c'est ainsi. Il a fallu qu'un documentaire télévisé fallacieux, sur l'incorporation de force dans les waffen SS, soulève l'indignation des survivants, des historiens et des politiques alsaciens,  pour que je voie surgir votre nom à la tête de la croisade pour réhabiliter la vérité et la mémoire de ces incorporés.  Suite ici

Laudation de Madame Françoise JEUDY par Charles WAECHTER

25 juin 2016, Mulhouse

 

Ce qui anime la vie de Françoise c’est la curiosité. Pas la curiosité savamment orchestrée par la presse people et autres médias, mais une curiosité des choses de la vie, du rapprochement des femmes et des hommes.

Elle ne peut se distraire d’une rencontre avec un étranger parlant une autre langue que la sienne, qu’en se proposant tout simplement de l’apprendre et d’en acquérir l’essentiel.

Françoise tutoie l’allemand, l’anglais, l’espagnol, l’italien et le russe.

 

Sa curiosité l’a amenée à côtoyer des mondes très différents : de l’hôtellerie à chef d’entreprise dans la parfumerie, de stewardess durant les jeux olympiques de Munich à hôtesse des voyages Kuoni.

Un passage au Palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg lui a permis d’embrasser un nouveau secteur professionnel.

Avec Jean Michel son mari, membre de notre académie, elle est co-auteur de l’ouvrage « Les Brimbelles de Californie et itinéraire gourmand des Vosges aux Etats Unis. Beau programme qui rappelle son passage et sa formation au lycée hôtelier de Strasbourg.

 

Le coup de foudre réel et profond pour la photo vient de sa participation aux Jeux Olympiques de Munich en 1972 comme stewardess. Moments exceptionnels me confie-t-elle, plein d’étoiles dans les yeux. L’envie forte de faire de la photo s’empare d’elle. Le besoin de graver ces moments uniques que sont les J.O s’installe.

Françoise n’a pas de sujet de choix, de prédilection ou favori à photographier. Elle confesse avec malice, qu’elle est un peu fleur bleue,  sentiment qu’elle assume pleinement. Le résultat fait que les clichés de Françoise sont empreints de poésie et de sensibilité. La photo minimaliste ne la laisse pas indifférente. Le détail issu de cette approche retient l’attention du regard et sublime l’ensemble.

Françoise accompagne son mari dans sa quête artistique et culturelle. Elle illumine les ouvrages de Jean Michel mais se défend d’illustrer les textes de son mari et rappelle qu’elle invite le lecteur à aller au-delà des mots.

Elle se lance dans les courts métrages sur support numérique. Sa dernière création consiste en la réalisation d’une quadri-image. Cela consiste à raconter en 4 images une histoire. Les ingrédients, les atouts et la difficulté d’une telle aventure sont la pertinence des sujets, le timing des actions, la précision des photos dans leur cadrage.

 

Ah. J’allais oublier : Françoise chante. Elle participe aux « Choralies de Vaison la Romaine » et prête sa voix à VAUMARCUS dans le Valais Suisse en accompagnant 300 choristes sur 2 jours.

Son prochain projet est d’illustrer cette fois le livre « Les Brimbelles de Californie » par des photos choisies dans sa riche photothèque à l’occasion du 10éme anniversaire de l’édition.

 

Bienvenue à l’Académie d’Alsace.

 

Laudation de Madame Françoise KUFLIK-WEILL par Monsieur Jacques STREITH

25 Juin, Mulhouse

 

Madame Françoise KUFLIK-WEILL est originaire de Voiron en Isère. En 1985, elle avait été notre lauréate du Prix Maurice Betz pour son mémoire relatif à sa maîtrise d’histoire « La société André Koechlin et Cie de 1826 à 1872 ». Elle avait obtenu ce diplôme, tout comme celui d’archiviste et celui de la licence d’histoire à l’Université de Haute-Alsace  sous la houlette de notre ancien président, le professeur d’histoire Raymond Oberlé. Dans la foulée, elle a réussi le CAPES d’Histoire et de Géographie et enseigna ces deux matières pendant vingt ans au Collège Kennedy de Mulhouse. Elle a effectué toute sa carrière dans ce collège et s’y était beaucoup investie pour la réussite de jeunes en difficulté.

 

Dans une vie antérieure, madame Kuflik-Weill avait obtenu en 1964 le BTS de Secrétariat trilingue, puis le Diplôme d’Etudes Juridiques Générales à l’université de Strasbourg, avant d’entrer dans la société de son mari et de se consacrer à ses filles Sophie et Delphine.

 

Le père de Françoise, Monsieur Myrthill Weill, a été Secrétaire Général d’ORT-France, une institution juive d’éducation et de formation. Peu de temps après la naissance de Françoise, Monsieur Weill a été victime d’une rafle en Haute-Savoie et déporté le 3 février 1944 de Drancy à Auschwitz dans le convoi 67, en même temps que le rabbin Hirschler et son épouse. Dans ce convoi, ils étaient 1214 déportés dont 184 enfants et 14 octogénaires. En 1945, ils ne seront plus que 26 survivants ; malheureusement, le père de Françoise avait disparu dans le camp d’Auschwitz-Birkenau, vraisemblablement dès le mois de mars 1944.

 

On comprend bien qu’en tant que membre de l’Association « Fils et Filles de Déportés Juifs de France », présidée par Maître Klarsfeld, Madame Weill se soit mobilisée pour transmettre la mémoire de la Shoah aux jeunes générations. Par ailleurs, elle s’est également mobilisée dans le cadre de la « Société d’Histoire des Juifs d’Alsace et de Lorraine » présidée par le professeur Freddy Raphael, pour participer à la sauvegarde du Patrimoine juif d’Alsace.

 

Nous souhaitons la bienvenue à Madame Françoise Weill au sein de notre confrérie et attendons de sa part une participation active à la vie de l’Académie d’Alsace.

 

 

Laudation de Monsieur d'André Dubail par Monsieur Gabriel SCHOETTEL

17 octobre 2015

 

Il est rare que revienne l'honneur à un enseignant de faire l'éloge de son inspecteur. Dans le meilleur des cas, c'est plutôt l'inverse qui se produit. C'est pourquoi je suis particulièrement heureux, aujourd'hui, de renverser les rôles et d'accueillir au sein de notre Académie celui qui fut mon dernier inspecteur.

 

André Dubail, né en 1941, enfant de Pfetterhouse, tout au sud du Sundgau, a suivi la voie royale – pardon, républicaine – de la méritocratie française. Après des études de lettres à l' Université de Strasbourg, il devient maître-auxiliaire, puis professeur certifié, enfin professeur agrégé en 1975. Après avoir été coopérateur culturel au Québec, il a enseigné pendant douze ans au lycée français de Baden- Baden. C'est dire qu'il a pu observer avec profit d'autres pratiques pédagogiques. Peut-être est-ce pour cela qu'en 1987, il devient, avec le rang d'Inspecteur d'Académie, Inspecteur pédagogique régional de Lettres, d'abord dans l'académie de Besançon, puis dans celle de Strasbourg, jusqu'en 2004. Chevalier de la Légion d'honneur, Commandeur dans l'ordre des Palmes académiques, ces titres et cette carrière suffiraient déjà largement à nous honorer de le recevoir parmi nous.

 

Mais l'Inspecteur de Lettres ne s'est jamais cantonné au cadre étroit de l'enseignement du français : la langue et la littérature, vous le savez, chers confrères et consœurs, ne sont pas des icônes mortes mais des êtres vivants, dont la vocation d'une part, les chances de survie d'autre part, sont étroitement liées à leur environnement. Enseigner le français, c'est s'inspirer, se nourrir, échanger avec le milieu dans lequel grandissent nos jeunes. André Dubail l'avait parfaitement compris et tâchait d'en convaincre ses professeurs, afin que leur enseignement ne soit pas « hors-sol », mais enraciné dans l'environnement et dans les pratiques des élèves. C'est ainsi qu'il s'était beaucoup intéressé à l'enseignement du fait régional, à savoir à l'option Langue et Culture régionales, un des rares inspecteurs à le faire .

 

C'est qu'André Dubail est lui-même passionné par ce qui l'entoure. Qu'on en juge : une soixantaine de textes, livres, brochures, articles, référencés à la BNUS, une trentaine à celle de la Bibliothèque alsatique du Crédit Mutuel. Si les annuaires de la société d'histoire du Sundgau et celle du Val de Villé sont particulièrement riches de ses contributions, il ne dédaigne pas d'écrire ailleurs. Et les titres allient l'érudition à l'humour, à l'image de leur auteur ; qu'on en juge : Si Ferrette m'était comté, ou La Grande Guerre dans le Sundgau : un front secondaire... mais pas trop. Bien sûr le Sundgau figure au premier chef de ses centres d'intérêt : il y a fondé, préside et anime Les Amis du kilomètre 0 : c'est lui qui a fait redécouvrir le début de la ligne de front longue de 750 kilomètres, qui allait d'Ostende à … Pfetterhouse, entre 1914 et 1918, c'est lui qui entretient ce lieu emblématique, le fait visiter et publie sur lui. Mais si André Dubail est intarissable sur le Sundgau, il est tout autant capable d'écrire des sommes définitives sur « L'enseignement dans le Val de Villé au 19 ème siècle », « Le théâtre éducatif » ou « Les Romains dans l'espace rhénan ». Un encyclopédiste ? Pas seulement. Car cette vaste culture est soutenue et magnifiée par un attachement passionné à la langue française, preuve, une fois de plus, qu'on peut aimer et célébrer l'Alsace à travers la langue de Molière !  Dans un texte intitulé La première classe, en référence à la célèbre Dernière classe d'Alphonse Daudet, il raconte l'arrivée des Français à Pfetterhouse le 7 août 1914. D'après le témoignage que lui avait  confié un ancien du village, il s'imagine élève de cette classe de petits paysans alsaciens, germanophones et plutôt germanophiles, auquel un aréopage d'officiers essaie d'apprendre les beautés de la langue française, dans une espèce de « Pentecôte républicaine... Comme un virtuose, l'officier jouait pour nous du plus bel instrument qui soit : la langue française ; qu'importait le sens des paroles, nous nous laissions porter par la mélodie, si pure, si proche de notre âme. Nous formions le chœur et l'orchestre, à la fois grave et massif, dans ce concerto qui allait se prolonger jusqu'à la fin de nos jours. » (Revue alsacienne de littérature n°67)

 

On l'aura compris, André Dubail a parfaitement répondu au mot célèbre de Jean Jaurès : « On n'enseigne pas ce que l'on sait, on enseigne ce que l'on est ». Monsieur l'Inspecteur, nous sommes très fiers et très heureux de vous accueillir parmi nous.

 

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L'Edito

Traduire, c'est relier

 

Le Prix Maurice-Betz 2023 de traduction a été remis samedi 7 octobre à Colmar à Antonin Bechler, professeur de langue et littérature japonaises à l’Université de Strasbourg, traducteur du grand écrivain Kenzaburô Ôé, Prix Nobel de littérature en 1994.

 

Le Maire de Colmar, parrain et partenaire de la cérémonie, et le Consul général du Japon étaient présents. La manifestation prenait place dans le cadre du festival régional de traduction «D’une langue vers l’autre ».

En ces temps géopolitiquement troublés, il est important de valoriser la traduction. Car la traduction ouvre les horizons géographiques et culturels, elle relie les humains aux ancrages si différents, elle honore des figures universelles de la pensée et de la littérature. La traduction enrichit la polyphonie du monde.

 

Le Colmarien Maurice Betz (1898-1946, photo ci-dessus), écrivain et traducteur (de Rainer Maria Rilke, Thomas Mann, Friedrich Nietzsche), passeur entre les langues française et allemande en des périodes pourtant conflictuelles, est un symbole précieux pour notre région. Alors que le Goethe Institut a décidé de fermer son antenne strasbourgeoise, nous avons à veiller à l’ouverture rhénane et européenne de l’Alsace.

Le Prix Maurice-Betz de l’Académie d’Alsace existe depuis 1957 et a distingué des dizaines d’écrivains, poètes, traducteurs. Au-delà des remises de diplômes et des moments de convivialité qui les accompagnent, c’est un travail en profondeur qui s’accomplit, dans le meilleur des traditions humanistes d’ouverture et de rayonnement.

 

Bernard Reumaux
Président de l’Académie d’Alsace

 

Invitation à l’Agora du 19 novembre 2019

 

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