Académie d’Alsace des Sciences, Lettres et Arts
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Les Agoras Tourisme

Après l’Agora du 5 février
 

 

 

Surtourisme et syndrome de Venise :
un appel au débat

 

 

 

Vif succès pour l’Agora que l’Académie d’Alsace a réunie le 5 février au cinéma L’Odyssée, à Strasbourg. Il est vrai que le sujet était d’actualité et un rien provocateur : « Le tourisme peut-il tuer une ville ? »

A en croire Giandomenico Romanelli, directeur émérite des musées de la Ville de Venise et grand témoin de la soirée, la réponse est oui : « La partie est définitivement perdue », dit-il, dans sa ville où le tourisme de masse a fait fuir les Vénitiens. Ils étaient 180 000 habitants, il y a quelques décennies, ils ne sont plus que quelque 50 000 aujourd’hui.
Même si Strasbourg n’est en rien comparable, le tourisme intensif qui s’y développe pose des problèmes identiques et interpelle maints Strasbourgeois et représentant associatifs, largement présents dans la salle. Pour alimenter le débat, Richard Kleinschmager, géographe et président de l’Université populaire européenne, Mickaël Labbé, philosophe, et Philippe Arlaud, directeur artistique du marché de Noël strasbourgeois.


Quand connaissons-nous une situation de surtourisme ou d’hypertourisme ?  Lorsque s’installe pour une partie de population ce sentiment de malaise - et ce fut manifestement le cas cet hiver au moment des marchés de Noël - où elle se sent étrangère dans sa propre ville ? Lorsque les mutations de l’immobilier (phénomène Airbnb) désertifient l’habitat traditionnel. Lorsqu’elle se sent exclue d’un univers qui devrait être le sien, oubliée de ceux qui fabriquent la ville. Se référer notamment à l’ouvrage remarquable de Mickaël Labbé :  Reprendre place. Contre l’architecture du mépris  (Payot, 2019).


Ce mal-être a été ressenti cet hiver à Strasbourg, ainsi que l’ont relaté nombre de participants à l’Agora, excédés par la « bunkerisation » du centre-ville. Les échanges ont été nombreux, nourris, « sans jeter d’anathèmes, mais sans faire la politique de l’autruche », pour reprendre les mots du président de l’Académie d’Alsace, Bernard Reumaux, animateur de la soirée.

La plupart convergent, malgré des différences d’analyse et d’approche, vers l’expression d’un besoin de maîtrise raisonnée des marchés de Noël, passant notamment par un élargissement de son périmètre. Il faut aussi question de la course fébrile à l’événementiel tout au long de l’année, où une animation chasse l’autre, mais aussi de la concurrence entre villes à la recherche d’artificielles labellisations (« capitale de… ») et de l’absence de moments et d’espaces de dialogue sur ces sujets entre politiques, professionnels et population sur la question.


La recherche du débat, l’étude de solutions de compromis, le parti d’adapter plutôt que de supprimer, révélèrent pourtant une vraie envie de … démocratie participative. Et un désir d’Agora c’est à dire la possibilité de se retrouver dans un lieu neutre pour partager des interrogations et chercher des solutions. Soirée riche de promesses et d’envie de continuer à bâtir la cité ensemble !


Comme quoi l’intuition de notre Académie d’installer ces Agoras fut bonne. Leurs succès montrent qu’elles répondent à un besoin. Apparemment, on en redemande.

A l’Académie d’Alsace, maintenant, de se donner les moyens non seulement de les susciter mais de les entretenir.


Gabriel Braeuner

Le surtourisme, une préoccupation pour l'Alsace

L'Edito

"La nature reprend ses droits"

 

Tel est le titre de cette œuvre de la lauréate « Jeune Talent » 2020 de l’Académie d’Alsace, la styliste Marguerite Outhenin, dont nous avons organisé l’exposition l’été dernier au Musée de l’Impressions sur étoffes de Mulhouse.

Oui, que la nature reprenne ses droits, mais aussi la sagesse, la culture, la raison, la générosité ! Notre monde en a bien besoin. C’est pourquoi l’Académie d’Alsace, à sa place, certes modeste, mais unique dans le paysage régional, car libre de toute dépendance institutionnelle, riche de la pluridisciplinarité de ses membres, entend développer son utilité sociale.

 

2022 a été une année féconde et active :

    Lancement d’une saison entière de « Lundis de l’Académie » (réunions internes des membres, autour d’invités et de thèmes), qui se poursuivent en 2023 ;
    Création de quatre groupes de travail (Patrimoines ; Alimentation/Santé ; Musique ; Physique) qui ont pour but de produire des analyses et avis, à l’image de ce qui a été réalisé avec succès en 2020 autour de l’agora « Réenchanter les châteaux forts d’Alsace », dont l’audience a clairement stimulé les politiques publiques en la matière ;
    Remise de plusieurs prix, en partenariat dynamique avec des institutions et mécènes ;

-        Accueil de nouveaux membres et installation de notre siège social dans la prestigieuse Bibliothèque des Dominicains de Colmar.

Notre site va connaître une refonte ces prochains temps, il permettra de délivrer une information plus fine sur nos activités et celles – si nombreuses, si variées, si riches ! – de nos membres.

Merci pour votre fidélité !

Bernard REUMAUX

 

 

 

Bernard Reumaux
Président de l’Académie d’Alsace

 

Invitation à l’Agora du 19 novembre 2019

 

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