Exposition des artistes à Colmar au Koïfhus – 11 au 19 septembre 2010
Christiane Roederer - Président
Monsieur le Maire,
Mme Chelkova, adjointe à la culture
Mesdames, Messieurs,
Chères Consoeurs, Chers confrères
Ce sont nos artistes qui sont à l’honneur aujourd’hui dans cette maison historique. C’est à la fois plaisir des yeux et de l’esprit. C’est grâce à vous, M. le Maire, si attentif à nos travaux et si
généreux que nous pouvons découvrir, apprécier des talents qui font la richesse de la section « arts et artisanat ». Soyez-en vivement remercié.
Nous associons à nos remerciements Mme Marianne Chelkova, adjointe en charge de la culture au sein de votre conseil municipal.
L’art pictural ou sculptural est le langage des dieux. Un langage sans intermédiaire autant dire universel, tant il s’adresse à nos sens, à notre sens de l’esthétique en particulier, à notre
émotionnel.
Colmar, ville dépositaire de tant de chefs d’œuvre, est un endroit idéal pour cette muette conversation entre l’artiste et le visiteur. Je devrais dire en même temps : muette contemplation qui
tisse des fils ténus et mystérieux tout vibrant de beauté.
Nous retrouvons ici, au milieu des œuvres de nos consoeurs et confrères, l’expression de leur vision du monde ; dans la magie de la matière à travers des supports diversifiés, une trace de leur
âme.
Nous pénétrons avec eux dans un monde de forme, de couleurs, de silence. Les mots ne sont pas de ce monde. Ils sont ailleurs.
« La peinture n’est autre qu’une idée des choses incorporelles » disait Nicolas Poussin, ce qui signifie bien que si la création artistique répond à ce critère, elle n’a point besoin de
mots. Elle sollicite notre sensibilité individuelle qui répond au feu sacré de l’artiste dont le foyer est dans l’inconscient et l’inconnu.
Eugène Delacroix ne disait-il pas ? « La peinture est le métier le plus long et le plus difficile. Il lui faut l’érudition comme au compositeur, mais il lui faut aussi l’exécution comme au
violon ». Cette comparaison entre la création artistique et la musique souligne leur parenté : langage universel doublé du langage qui s’adresse à l’individu, c’est-à-dire :
intimiste.
Une des traditions des Académies est de garder en mémoire la trace de ses membres disparus.
L’édition annuelle des Annales y contribue mais aussi ces manifestations au cours desquelles le public est sollicité. C’est pour nous une manière de leur rendre hommage et de leur redonner VIE.
La piété filiale est un attachement fait de respect et de tendresse en l’occurrence pour une mère et un père : Bernadette Zeller et Maurice Ehlinger.
C’est avec émotion et gratitude que nous saluons la présence de Nathalie, violoncelliste, fille de notre consoeur Bernadette Zeller. Talentueuse et discrète, elle nous laisse une œuvre qui nous
parle, mieux que par des mots, de sa vision du monde, une vision délicate, tendre, de son Sundgau bien-aimé. Je cite Samacoïtz : « Elle en connaît chaque chemin, chaque nuage, chaque
clocher, elle en aime chaque ride, chaque tremblement de feuille, chaque ruisseau. Bernadette Zeller est le peintre du Sundgau comme Nathan Katz en est le poète ».
Piété filiale encore, voire vénération, lorsque Christian Ehlinger rend hommage à son père Maurice dans un livre magistral, de toute beauté. Les portraits de la Femme sont traités par un pinceau
délicat, dans la carnation des corps, dans la finesse des détails à travers les costumes. Le livre est à votre disposition pour consultation. À partir de 15 heures, Christian Ehlinger le
dédicacera à la Librairie Hartmann.
Poursuivons notre périple à travers les œuvres remarquables et subtiles de nos peintres, dont le talent s’exprime par l’huile, l’aquarelle, l’acrylique ; nos sculpteurs, merveilleux
« capteurs » de vie dont quelques uns sont aussi peintres (pardon de ne pas les nommer); François Nussbaumer, photographe, entre autre des célébrités d’Alsace, à qui j’adresse mes
remerciements pour la conception de l’affiche et des invitations de ce Salon ; et le philatéliste Albert Fillinger qui investit sa passion dans des œuvres particulièrement originales.
Qu’il me soit permis de rendre un chaleureux hommage à Jean-Pierre Haeberlin aussi délicat aquarelliste qu’il est délicat dans ses amitiés notamment pour notre Compagnie. N’a-t-il pas invité notre
lauréat du Prix Jeune talent, Till Charlier, à partager un déjeuner à l’Auberge de l’Ill si chère à son cœur ? Qu’il reçoive notre gratitude pour sa fidélité à l’esprit académique.
C’est jour de fête pour nos artistes.
Pour nous tous et toutes.
Que ces journées d’exposition leur permettent de rencontrer le public et qu’ils puissent partager avec lui leur passion et leur talent. Qu’ils soient vivement remerciés pour leur participation.
Nos Académies sont des lieux où l’on enseigne et où l’on apprend. Elles sont aussi des lieux de rencontres et d’échange dont elle donne aujourd’hui une preuve éclatante.