Lauréat du Prix Maurice Betz à Gérard Pfister
Salon du livre de Colmar
Christiane Roederer
Cher lauréat, il y a presque 25 ans, vous m’écriviez : « A l’occasion du 25e anniversaire de la mort d’Albert Schweitzer, nos Editions viennent de consacrer un ouvrage à ses textes
philosophiques et spirituels. Nous sommes heureux de vous adresser un exemplaire »… J’ai remercié le 19 mai 1990 alors que j’étais président de la Société des Ecrivains !
De quelle édition s’agit-il ? Les éditions Arfuyen dont l’acte de naissance porte 1975 et un palmarès unique dans son genre qui court sur plusieurs siècles : Henri Suso (12es), Jean Tauler,
Meister Eckhart, (14es), Paracelse (15es) Philipp Jacob Spener (17e) et le 20e : Emile Storck, Nathan Katz, Alfred Kern, Claude Vigée, Yvan Goll et bien d’autres… Je m’arrête sur un
constat : rien que des humanistes, un cortège magnifique dont vous faites partie, cher lauréat, sans vouloir tomber dans la flagornerie. Vos choix s’inscrivent dans votre propre quête.
« Arfuyen » ? Pourquoi ce nom qui sonne étrangement : Arfuyen est une petite montagne face au Mont Ventoux où se situait votre bergerie… lieu symbolique de méditation et
d’inspiration.
Faute de temps, je ne puis rappeler ici votre parcours tant il est à la fois riche et éclectique : sciences politiques, juriste, banquier, éditeur, romancier, dramaturge et poète, poète, poète
dans sa plus belle tradition. J’ajouterai que vous êtes aussi traducteur : allemand, italien, turc, anglais… donc polyglotte ce qui explique que vous avez reçu le prix européen de littérature et
que vous assumez la présidence de l’ « Association capitale européenne des littératures »… entre autres.
Revenons au « Livre des sources » objet de la laudatio de notre confrère Jean-Paul Sorg avec lequel vous partagez la transmission de l’oeuvre d’Albert Schweitzer.
C’est à votre laudateur que revient l’honneur de présenter votre œuvre, magistral chassé-croisé de la fiction et de la réalité historique sans que le lecteur ne puisse démêler l’un de l’autre tant le
déroulé est vertigineux auquel la langue apporte une saveur particulière : beauté, souplesse.
Au risque de vous faire rougir : c’est un ouvrage exceptionnel. Puisse-t-il traverser les Vosges et réjouir le cœur des amoureux de la belle écriture !
C’est à l’honneur de notre Compagnie, à celui de votre laudateur de couronner cet ouvrage par le Prix Maurice Betz, lui-même traducteur de Rilke, Goethe, Thomas Mann, Nietzsche.
Vous ne pouviez, cher ami, vous trouver en meilleure compagnie.
Ce fut un délice de vous lire. Merci.