Académie d’Alsace des Sciences, Lettres et Arts
    Académie d’Alsace   des Sciences, Lettres et Arts  

Séance de Printemps 2014

Manifestation conjointe ASLAA et IPLS (Institut pour la promotion du lien social)

 

12 avril 2014 Palais Universitaire, Strasbourg

 

Dans la célèbre salle Pasteur de l’université de Strasbourg, l’Académie d’Alsace a tenu le samedi 12 avril une séance remarquable sur le thème de l’Homme, créature et créateur.

 

Introduite brillammant par Alain Beretz, président de l’université, la manifestation fut placée dans la droite ligne des valeurs communes de l’université et de l’académie : humanisme et transmission. Christiane Roederer, président de l’ASLAA, insista à son tour sur la créativité, source de tout progrès si l’on y associe la diversité dans le développement de l’homme en société par la politique, la culture, l’art ou l’économie.

 

Le professeur Pierre Karli, neurobiologiste, ne pouvant présenter lui même sa communication, avait chargé Christiane Roederer de le faire. Son texte, à paraître dans le prochain n° des Annales, analyse les relations entre fonctions cérébrales et condition humaine sous trois angles : la liberté (illusion ou conviction personnelle ?), l’origine de la violence destructrice de l’homme (en aucun cas ses gènes !) et l’extraordinaire plasticité du cerveau (surtout pendant sa période de maturation).

 

Après cette substantielle introduction, Daniel Guinier, expert en cybercriminalité devant la cour pénale internationale de La Haye, posa la question de l’homme raisonné, raisonnant, et … raisonnable  ? Fort de son expérience et s’appuyant sur quelques images suggestives, il aborda clairement le problème des bigdata qui peuvent rendre l’homme plus libre ou au contraire, simplifié donc soumis.

 

Reprenant ces points de réflexion sous l’angle philosophique, Daniel Payot, professeur de philosophie à l’université de Strasbourg, garda son auditoire sous le charme de son questionnement historique : comment l’homme créé, donc ontologiquement différent du Créateur, devint-il lui même créateur ? Des philosphes grecs à Lévinas, Daniel Payot introduisit l’éthique ou “la prise en hospitalité de soi-même et des autres” pour mettre en valeur la “sensibilité”, la disposition à être affecté ou l’émotion sans lesquelles l’homme ne peut devenir créateur.

 

Avec humour et fantaisie, le professeur Pierre Fluck, archéologue et géologue, assura, sinon la conclusion impossible de ces riches pistes de réflexion, du moins leur vif intérêt.

 

La seconde partie de la matinée fut consacrée à la remise solennelle du prix scientifique de la Fondation Alfred et Valentine Wallach par le docteur Fernand Hessel, président de la Fondation, à Germain Forestier, maître de conférences en informatique à l’École nationale supérieurs d’ingénieurs Sud Alsace (Université de Haute Alsace, Mulhouse). Le docteur Hessel présenta les trois fondations mulhousiennes qu’il préside, toutes trois créées pour aider et assurer la transmission de la recherche aux générations futures. Le laudateur, le professeur Gérard Binder, de la même université, présenta le parcours du lauréat auquel il donna la parole pour une présentation claire et suggestive de ses travaux de thèse. Comment tirer des conclusions opérantes de masses considérables de cyberdonnées ? Germain Forestier et des équipes de chercheurs en diverses disciplines ont mis au point des logiciels qui repèrent dans une masse informe, les données significatives et opérationnelles pour une recherche donnée.

 

Matthieu Arnold évoque Albert Schweitzer dans la magnifique salle de la Décapole de l’hôtel de ville de Munster. Photo Gilles Winckler.

L'Edito

Saison nouvelle

 

L’assemblée générale de l’Académie d’Alsace, magnifiquement accueillie en la salle de la Décapole de l’hôtel de ville de Munster (merci au maire, Pierre Dischinger) samedi 6 septembre, a donné le ton d’une saison nouvelle qui s’annonce riche.

Remise du Prix de la Décapole, qui couronne chaque année une publication historique de qualité, au collectif d’auteurs qui a rédigé l’ouvrage  La Coop d’Alsace, histoire et héritage d’une utopie. La prestation des lauréats fut passionnante : la Coopé, c’est (ce fut) l’Alsace !

Brillante conférence de Matthieu Arnold, professeur à la faculté de théologie protestante de Strasbourg, sur Albert Schweitzer, pour le 150e anniversaire de sa naissance, et après la publication de sa biographie (Ed. Fayard) qui renouvelle les regards sur le docteur-théologien-philosophe-musicien qui a fait du « respect de la vie » la ligne de conduite de tous ses engagements. La conférence a été complétée par le témoignage de Francis Guthleben, coordinateur de la publication Mon Albert Schweitzer, qui réunit des dizaines de témoignages sur le plus célèbre des Alsaciens et connaît une diffusion tous azimuts et tous supports (vidéos, interventions scolaires).

La parution des Actes du colloque « Quelles vignes et quels vins demain ? » organisé en 2024 à Colmar par notre académie avec les cinq autres académies de l’Est (Dijon, Reims, Besançon, Nancy et Metz) a été saluée, témoignage de notre contribution éclairée aux débats qui parcourent la profession et, plus largement, le grand public. Illustration de notre « utilité sociale » au service de la région.

Quant à l’assemblée générale elle-même, menée avec rigueur et concision, elle a notamment vu l’intronisation de cinq nouvelles et nouveaux membres. Fidèle à sa vocation, régionale, transdisciplinaire et multigénérationnelle, l’Académie d’Alsace des sciences, lettres et arts ouvre une saison active. A suivre…

 

 

Bernard Reumaux
Président de l’Académie d’Alsace

 

Invitation à l’Agora du 19 novembre 2019

 

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