Académie d’Alsace des Sciences, Lettres et Arts
    Académie d’Alsace   des Sciences, Lettres et Arts  

Prix de la ville de Schongau 2010

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Prix Schongau 2010 à Pascale Hugues à Horbourg-Whir

 

Christiane Roederer

 

 

Nous avons le plaisir d’accueillir ce matin :

Mme Delphine Mann, adjointe au Maire de Colmar, chargée des relations internationales
Monsieur Gerbl, maire de la ville de Schongau
Mme Pascale Hugues, notre lauréate, entourée de sa famille,

En votre nom, Mesdames, Messieurs, chères consoeurs, chers confrères, nous leur souhaitons la bienvenue.

Soyez remerciée, Madame, pour votre présence à notre séance académique en lieu et place de M. Gilbert Meyer, maire de Colmar. Vous êtes chargée des relations internationales. La séance de ce jour devrait vous réjouir tout particulièrement.

Je voudrais saluer notre hôte M. Karl Heinz Gerbl, maire de Schongau et le remercier pour sa fidélité à notre égard et à l’engagement de sa ville pour le financement du Prix en question.
Nous regrettons sincèrement l’absence de M. le Dr Zedelmaier, président et de Mme Rose-Marie Wegmann, vice-présidente de l’association des Ecrivains de Schongau.
C’est avec plaisir et gratitude que nous souhaitons la bienvenue à notre lauréate, Pascale Hugues qui n’a pas hésité à entreprendre le long voyage entre Berlin, Colmar et Horbourg-Whir. Correspondante de l’hebdomadaire « Point » à Berlin depuis la chute du Mur en 1989, elle n’en demeure pas moins une enfant de l’Alsace. Nous sommes heureux de saluer une partie de sa famille, ici présente, pour fêter l’enfant prodigue. Son laudateur nous en dira les bonnes raisons.
Pour expliquer en quelques mots le succès  de son ouvrage qui relate une amitié rhénane exceptionnelle, je voudrais vous conter une petite histoire personnelle. Ma mère, comme Marthe et Mathilde, est née au tout début du XXe siècle, exactement en 1904 mais Place de la cathédrale (pour les strasbourgeois : le Domplatz). Elle s’appelait Mathilde, Sophie R. Son père fut soldat en Russie pendant quatre ans sous uniforme allemand lors de la première guerre. Comme beaucoup d’Alsaciens de cette génération, elle a changé quatre fois de langue et de nationalité. Elle écrivait sans fautes d’orthographe dans les deux langues !
Elle aimait Goethe au point de me donner le prénom de Christiane Vulpius, épouse du Grand Homme. Pourquoi pas Frédérique de Sessenheim ? Mais ceci est une autre histoire.
Bien plus tard, ma mère m’a envoyé à un cours de langue à l’université de Heidelberg. À la fin de sa vie, alors que je lui lisais des romans d’amour à multiples rebondissements, elle m’a dit navrée : « Ma chère enfant, tu as toujours un si mauvais accent ». Mea culpa.
Malgré les décennies, stagnaient dans sa mémoire les histoires de son enfance allemande, ses bons amis, Hildegarde, Paul et Laurele. Que sont-ils devenus, me disait-elle souvent. À tel point que je pensais que tous les enfants allemands portaient le même prénom.
Pourquoi ai-je fait cette digression ? Pour expliquer peut-être ce succès d’édition. Sans trop me tromper, chère Pascale Hugues, je puis dire que votre livre est un livre de famille aussi bien en France qu’en Allemagne. Nos parents et nos grands parents ont vécu cette histoire et gardé en mémoire cette période difficile mais aussi les amitiés qui n’ont rien à voir avec la politique. Gérard Leser nous le dira explicitement.
Quelle est la signification de cet ouvrage profondément humain ?  À vrai dire, l’être humain qu’il soit d’ici ou d’ailleurs, depuis la nuit des temps, exprime les mêmes besoins primaires : un abri, de l’eau et du pain… Mais aussi des compagnons de route pour partager joie, peurs, espérances.
Marthe et Mathilde sont, dans ce sens, des symboles. La France et l’Allemagne ont, aujourd’hui, le devoir d’être et de faire « ensemble ».  
Schongau et Colmar l’ont compris depuis fort longtemps pour avoir signé leur jumelage en 1962.
Chère Pascale Hugues, c’est ensemble avec M. le Maire de Schongau que notre Académie est heureuse de vous remettre ce prix. C’est une tradition de presque 50 ans qui nous tient particulièrement à cœur.
Mais la vie est en perpétuel mouvement.
Je laisse le soin à M. Gerbl d’annoncer les nouvelles perspectives de notre jumelage avec sa ville.
Pour clore cette introduction, je voudrais ajouter un petit mot à l’adresse de notre lauréate : votre ouvrage, est un pont au-dessus de toutes les incompréhensions ; au-dessus de tout ce qui écrase et avilit l’être humain. Il est aussi un appel à ce que devrait être la VIE : tolérance, probité et respect.

 

Matthieu Arnold évoque Albert Schweitzer dans la magnifique salle de la Décapole de l’hôtel de ville de Munster. Photo Gilles Winckler.

L'Edito

Saison nouvelle

 

L’assemblée générale de l’Académie d’Alsace, magnifiquement accueillie en la salle de la Décapole de l’hôtel de ville de Munster (merci au maire, Pierre Dischinger) samedi 6 septembre, a donné le ton d’une saison nouvelle qui s’annonce riche.

Remise du Prix de la Décapole, qui couronne chaque année une publication historique de qualité, au collectif d’auteurs qui a rédigé l’ouvrage  La Coop d’Alsace, histoire et héritage d’une utopie. La prestation des lauréats fut passionnante : la Coopé, c’est (ce fut) l’Alsace !

Brillante conférence de Matthieu Arnold, professeur à la faculté de théologie protestante de Strasbourg, sur Albert Schweitzer, pour le 150e anniversaire de sa naissance, et après la publication de sa biographie (Ed. Fayard) qui renouvelle les regards sur le docteur-théologien-philosophe-musicien qui a fait du « respect de la vie » la ligne de conduite de tous ses engagements. La conférence a été complétée par le témoignage de Francis Guthleben, coordinateur de la publication Mon Albert Schweitzer, qui réunit des dizaines de témoignages sur le plus célèbre des Alsaciens et connaît une diffusion tous azimuts et tous supports (vidéos, interventions scolaires).

La parution des Actes du colloque « Quelles vignes et quels vins demain ? » organisé en 2024 à Colmar par notre académie avec les cinq autres académies de l’Est (Dijon, Reims, Besançon, Nancy et Metz) a été saluée, témoignage de notre contribution éclairée aux débats qui parcourent la profession et, plus largement, le grand public. Illustration de notre « utilité sociale » au service de la région.

Quant à l’assemblée générale elle-même, menée avec rigueur et concision, elle a notamment vu l’intronisation de cinq nouvelles et nouveaux membres. Fidèle à sa vocation, régionale, transdisciplinaire et multigénérationnelle, l’Académie d’Alsace des sciences, lettres et arts ouvre une saison active. A suivre…

 

 

Bernard Reumaux
Président de l’Académie d’Alsace

 

Invitation à l’Agora du 19 novembre 2019

 

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